Démasquer l'épidémie silencieuse

Plus j’évolue dans ma carrière, plus ma vision est claire : on fait face à une réelle épidémie de maladie mentale.

Le déficit d’attention, l’hyperactivité, les troubles d’apprentissages, la dyspraxie, l’autisme, les troubles comportementaux, la dépression et l’anxiété, la fibromyalgie et la démence, ont une prévalence jamais vue !

(Pour ceux que j’entends penser, oui, la fibromyalgie et la démence sont classées parmi les troubles mentaux- pour le moment).

Une personne sur deux recevra un diagnostic de trouble mental dans notre ère moderne.

Évidemment, plus il y a de diagnostics, plus les gens sont portés à faire différents essais de traitements pharmacologiques, chaque molécule étant conçue pour réduire l’intensité d’UN ou DEUX symptômes handicapants. Ainsi, en moins de deux (ou devrais-je dire en moins de 10, dans notre système de la santé), un client peut obtenir une prescription de 2 ou 3 molécules.

Quel est l’impact de cette pratique? Est-ce que les gens guérissent vraiment?

J’aborderai dans cette infolettre:

1. Tous les maux débutent dans l’intestin

2. Ces bactéries qui nous protègent

3. Le changement, pas-à-pas

La réponse est simple

Ces catégories diagnostiques ont été créées de toute pièce par la médecine moderne pour que les professionnels puissent évaluer, poser un diagnostic et prescrire. Le corps humain n’étant pas stagnant, il est naturel de penser que les symptômes qui se présentent au moment de l’évaluation peuvent fluctuer, évoluer, se transformer ou même disparaître… avec ou sans molécules.

Pourtant, ce n’est pas le message qui circule parmi le communs des mortels.

Mais plus important encore, ces conditions, qui a priori semblent complètement différentes, ont parfois un tableau clinique très similaire. Ainsi, il n’est pas rare qu’un client me confie avoir vu trois professionnels de la santé et avoir obtenu 3 diagnostics différents! Encore plus de confusion…

Pour moi, ce chevauchement entre les conditions, les similitudes entre elles, s’expliquent par le fait que les symptômes que nous voyons prennent racine au même endroit, au coeur du système digestif, et ont un facteur commun, l’inflammation.

Pourquoi donc ne pas intervenir à la racine plutôt que de travailler en surface et réprimer ce que le corps essaie d’exprimer par des symptômes d’alarme? Le corps ne fait pas d’erreur. Ne l’oublions pas.

Le père de la psychiatrie moderne, Philippe Pinel, concluait en 1807 :

Je peux vous assurer qu’on en a perdu un bout depuis! (pas un bout de tube digestif mais de connaissances).

Revenons à la base. Pour pouvoir intervenir, il faut comprendre.

Le tube digestif est une porte d’entrée pour les microbes et les pathogènes. Nous sommes exposés à tous les jours à de nombreux produits chimiques, microorganismes, toxines dans l’environnement et dans les aliments que nous consommons.

Comment survivons-nous?

Le tube digestif est muni d’une barrière de protection naturelle qui ressemble à du gazon, composée de cellules qui nous protègent des intrus, des toxines, des produits chimiques et qui travaillent de concert avec les bactéries essentielles.

La flore de l’intestin est divisée en 3 catégories :

1. La flore essentielle : son nom le dit essentielle. Ce sont nos bactéries amicales. Bifidobacteria, Lactobacteria, Propionobacteria, souche de E. coli, Peptostreptococci, Enterococci. Elles ont multiples fonctions telles que d’absorber les nutriments, créer les neurotransmetteurs, libérer les vitamines et minéraux pour l’organisme et neutraliser la toxicité.

2. La flore opportuniste : large groupe de microbes. On en compte environ 500 variétés. La flore opportuniste attend l’opportunité de proliférer. Ainsi, levures et champignons, microbes et pathogènes, seront sous contrôle tant que la flore essentielle se porte bien.

3. La flore transitionnelle : microbes que l’on avale chaque jour. Chez une personne en santé, ces bactéries ne causeront aucun problème et seront redirigées vers la sortie.

   (Traduction libre: Gut and Psychology Syndrome, 2008)

Nos bactéries

Comment nos bactéries font-elles pour nous protéger? Elles produisent des substances anti-fongiques, antibiotiques, anti-virales. En d’autres mots, elles paralysent les intrus qui pourraient présenter un danger pour notre santé. Elles travaillent de concert avec le système immunitaire pour qu’il réponde de manière appropriée face aux agressions externes. Les bactéries réduisent le pH près de la paroi intestinale pour rendre le milieu plus acide et très inconfortable pour les microbes qui tenteraient d’y proliférer.

En plus de produire les neurotransmetteurs, d’absorber les nutriments et produire de l’énergie, un microbiote en santé a la capacité de neutraliser les nitrates, les phénols toxiques, le skatole, les xénobiotiques, de rendre inactif l’histamine et d’opérer la chelation des métaux lourds.

Incroyable!

La plupart de mes clients, si ce n’est pas la totalité, me rapportent souffrir d’enjeux sur le plan digestif. Autant de plaintes de reflux, de mal d’estomac, de constipation ou de diarrhée, de mal de ventre ou d’intolérances alimentaires, de flatulences ou de ballonnements, de colon irritable et j’en passe.

Que se passe-t’il quand le système digestif souffre ?

Le corps cumule de la toxicité qui éventuellement, ne peut plus être neutralisée par la flore essentielle. La flore est fatiguée et elle ne parvient plus à bien faire son travail… menant ainsi à toutes sortes de problèmes dont l’un très fréquent : l’anémie.

De manière comorbide à la dépression, au trouble bipolaire, à la psychose et aux enjeux de dysrégulation émotionnelle (comme par exemple, la personnalité limite) j’entends parler du diagnostic d’anémie. L’anémie est un indicateur que le flore ne parvient plus à absorber les nutriments, laissant ainsi le corps en manque de nutriments.

On a plus à me convaincre qu’un cerveau en carence de nutriments devient éventuellement souffrant!

Bon, observations cliniques partagées, que fait-on maintenant?

• On cesse de se fier à l’industrie pour nous offrir des aliments de qualité. La flore ne reconnaît que les VRAIS aliments. On recommence à cuisiner, à faire son jardin, à acheter des produits frais directement de notre agriculteur, idéalement sans pesticides et sans OGM.

• On consomme des poissons, viandes, volailles, des oeufs, en provenance d’animaux qui sont en santé (frais ou congelés). Un animal en santé a mangé ce que Dame nature a prévu pour lui.

• On cesse d’acheter des produits transformés.

• On détox! Ménage du garde-manger, ménage des produits cosmétiques toxiques. On arrête de tout aseptiser car c’est une insulte pour le système immunitaire!

• On lance le iPad par la fenêtre (j’ai fait ça chez moi en plein hiver, la face de mes enfants, ça valait le prix du iPad 😂).

• On planifie des activités en nature. On bouge!

• On trouve des solutions pour réduire le stress autour de soi et favoriser des relations humaines agréables.

Amen! Un pas à la fois, un changement à la fois.

Geneviève

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